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Un bureau avec vue sur la montagne : de l'idée au projet

Caroline Li

Dernière mise à jour : 13 mars



Depuis quelque temps, j'ai un projet : construire un petit bureau en bois à flanc de montagne chez moi, pour optimiser mes périodes de télétravail. L'idée ? Pas de trajet, mais une coupure avec le quotidien et les routines qui s'installent à la maison (on en parle peu, mais même si le télétravail a de nombreux avantages, il comporte aussi des inconvénients, surtout quand on est chef d'entreprise).


Après quelques recherches, et merci l'algorithme, je me retrouve avec une avalanche de contenus sponsorisés qui me proposent des solutions alléchantes de petits bureaux en bois à construire rapidement. Allez, je me lance et je demande un devis.


Résultat : c’est à la fois onéreux et raisonnable.


Onéreux pour ma petite entreprise qui ne peut pas se permettre une telle charge, raisonnable pour un projet de construction rapide, avec des démarches simplifiées. Bref, un projet perso sympa, mais un projet pro à risques. Pourtant, je l’imagine déjà, ce petit bureau, posé à flanc de montagne, avec mon âne Québec comme seul voisin, qui vient grignoter mes plantes aromatiques cultivées avec soin.


Vous me connaissez, j’adore les projets. J’en ai mené de grands, et c'est aujourd'hui mon métier. Je passe donc en mode projet, et je commence à élaborer un prévisionnel financier (vous le savez, j’aime vraiment ça !).

Je définis les risques, les délais, les critères de qualité (tout ça, c’est ce qu’on appelle le triangle d’or du projet), et enfin, je définis mes indicateurs de réussite.


Puis, une idée me traverse l’esprit : et si, pour amortir les coûts, je le mettais à la location les jours où je ne suis pas là ? Un bureau tout équipé en pleine nature, pour un entrepreneur citadin en quête de calme pour son deep work, façon Bill Gates… Ça ne peut que marcher, non ? Tout le monde rêve de ça !


Je me lance dans le calcul du loyer, des charges, je définis un modèle économique simple et efficace (je n’ai pas envie de me perdre dans la gestion locative, ça doit être rapide et pratique).

Et voilà, il ne reste plus qu’à lancer le projet. Mais… Et si ça ne marchait pas ?


Je sonde mon entourage professionnel, et leur réponse est unanime : "Il faut cibler les bonnes zones urbaines, ratisser large, bien communiquer, rendre le lieu unique, qu’il fasse envie."


Et si ça ne marchait toujours pas ?

"Si ça ne marche pas, c’est que tu ne t’y prends pas bien, que tu n’as pas ciblé les bonnes zones. Il te faut de la patience et de la rigueur dans ta prospection. N’oublie pas de mettre à jour régulièrement ton benchmark concurrentiel."


Mais, en fait, ce qu’il me manque dans ce projet, c’est bien plus qu’une bonne communication ou une prospection efficace. Il y a une étape indispensable, obligatoire même, sauf si, bien sûr, vous adorez jouer avec le feu (c’est-à-dire perdre du temps et de l’argent).


Et c’est là que j’ai omis une étape cruciale dans ma petite histoire qui fait rêver.


 

Je vous laisse réfléchir un instant pendant que je blablate toute seule…

Une petite idée ?

Je vous donne un indice : la meilleure des idées peut s’avérer être un projet foireux sans cette étape préliminaire.

Alors, vous avez trouvé ?

Allez, on oublie les projets Photoshop et on revient à l’ingénierie de projets, la vraie.

Vous êtes prêts ?


 


Cette étape, c’est l’étude des besoins, bien sûr !



Je le répète : l’étude des besoins. Pas le recueil, ni l’analyse, ni le développement, mais bien l’étude.


Qui me dit que les entrepreneurs citadins ont envie de rouler 1h15 pour venir travailler tranquille dans ma campagne paumée ?


Qui me dit qu’il y en a suffisamment pour correspondre à mon modèle économique ?


Qui me dit que mon modèle économique est viable ?


Et surtout, qui me dit que ceux qui sont intéressés vont réellement passer à l’action et réserver une première journée dans mon petit bureau à flanc de montagne ?


"Les entrepreneurs"… Ce terme est bien trop large. Il faut segmenter.


Car l’étude des besoins, ce n’est pas simplement un questionnaire. Le questionnaire peut être une première base, un premier outil, mais il faut aller plus loin. C’est plus qu’un simple recueil, c’est une analyse approfondie !



L’étude des besoins vient avant l’étude de faisabilité (que je conseille de réaliser avec un expert-comptable ou un professionnel du domaine), mais ces deux étapes peuvent se faire en parallèle, ce n’est pas gênant.


L’étude des besoins vous permet de sortir du mode "je me lance" et de passer en mode projet, en prenant du recul, en évaluant objectivement votre projet, et en évitant de vous emballer trop vite.



 

L’étude des besoins dans le cadre d’un projet : entre recueil et analyse approfondie


Dans tout projet, l’identification et la compréhension des besoins sont essentielles pour garantir la pertinence des solutions proposées. Il est crucial de distinguer le recueil du besoin, une étape plus ciblée, de l’étude des besoins, qui est plus systémique et complète.


Une bonne idée n'est pas forcément un bon projet.


Pour débuter une étude des besoins pertinentes, on pourrait commencer par construire un cadre méthodologique clair :


  • Définir le secteur géographique du projet, et les secteurs dédiés aux future zones de prospection

  • Comparer ces différents territoires à l'aide d'outils de données territoriales pour aboutir à une production de nouvelles connaissances (démarche de recherche)

  • Réaliser des enquêtes larges pour identifier les attentes récurrentes

  • Analyser cette récurrence autour d'indicateurs précis

  • Analyser les données territoriales pour évaluer l’offre existante, les services connexes et les besoins non couverts.

  • Consulter des acteurs locaux (associations, collectivités territoriales, professionnels)

  • Étudier les cadres réglementaires pour garantir la faisabilité juridique et financière.

  • Poursuivre sur une étude prospective pour identifier les forces et les faiblesses du projet, et pour fixer des indicateurs stratégiques.

  • Ou alors, engager directement un diagnostic prospectif

  • etc...


Je m’arrête ici, mais ce n’est qu’un aperçu d'une méthodologie d’étude des besoins que l’on pourrait déployer pour ce projet.


Résultat : Un diagnostic complet qui va bien au-delà des attentes exprimées et qui intègre une vision systémique et une projection à long terme.

 

L’étude des besoins dépasse le cadre immédiat. Elle ne vise pas uniquement à recueillir des informations, mais à les analyser, les croiser, et à anticiper les enjeux futurs du projet.

 

 

Pourquoi cette distinction est-elle importante ?

 

Comprendre la différence entre ces deux démarches permet d’adopter la méthode la plus adaptée à la nature du projet. Si le recueil du besoin peut suffire pour des objectifs simples, l’étude des besoins devient indispensable lorsque le projet est complexe ou nécessite une vision prospective.

 

En maîtrisant ces deux pratiques complémentaires, vous maximisez vos chances de succès tout en répondant de manière fine et durable aux attentes et aux contraintes du contexte.



 


Sans prétention, mes collègues me disent souvent que j’ai de la chance, car mes projets ne ratent jamais. Mais ce n’est pas de la chance, c’est du temps passé sur la phase d’initialisation du projet. Si l’étude, qui dure entre quelques semaines et quelques mois, donne des résultats positifs : je fonce. Sinon, je modifie ou j’abandonne.

Je retourne à mon étude de besoins et je vous dis à très vite !


Caroline, de Nature Atypique®



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